Balloté.e par les films de vos croyances limitantes, vous vous sentez parfois comme un spectateur impuissant de votre vie. Martine du service marketing vous a bien conseillé la visualisation, tandis que Jean-Yves de la compta’ ne jure que par l’imagerie mentale, « parce qu’il paraît que le cerveau ne fait pas la différence entre ce qu’on vit et ce qu’on imagine ». Vous, vous restez dans le flou… Pas de panique, on vous explique.
La visualisation et l’imagerie mentale, deux procédés très similaires
Une faculté à première vue banale
On pourrait facilement utiliser les termes « visualisation » et « imagerie mentale » de manière interchangeable. Imaginer, visualiser, évoquer mentalement, simuler mentalement : tout renvoie au même processus, qui consiste à créer la représentation mentale d’un événement, d’un objet, d’une personne ou encore d’un mouvement, en l’absence de la stimulation perceptive ou motrice correspondante.
Nous le faisons toutes et tous au quotidien, pour des raisons diversifiées : évoquer et rappeler un souvenir, se projeter en anticipant ce qui va se passer, reproduire mentalement ce que l’on a observé au préalable… les exemples sont nombreux !
L’aspect visuel surcoté
L’expression employée pour décrire cette formidable capacité cognitive humaine n’a finalement que peu d’importance. D’ailleurs, quel qu’il soit, le terme utilisé a tendance à valoriser avant tout la dimension visuelle de cet exercice… alors que tous les sens peuvent y être impliqués !
Il existe en effet différentes formes d’imageries ou de visualisations, que l’on peut choisir de combiner pour obtenir une représentation mentale multisensorielle. La visualisation mentale, c’est être capable de percevoir des sensations, entendre des sons, ressentir des informations liées au toucher ou encore percevoir des odeurs qui nous rappellent un contexte ou un lieu. Au-delà de nos cinq sens, il est aussi utile de mobiliser la proprioception[1], qui est la conscience non visuelle de notre corps et de ses mouvements.
Une affaire de contexte
Le choix des termes sera donc davantage dépendant du contexte dans lequel ils seront employés et des personnes à qui ils s’adressent. D’un point de vue pratique, il s’agira bien de (re)vivre mentalement quelque chose. Visualisation et imagerie mentale sont un seul et même procédé : le premier terme est généralement utilisé dans le langage courant, tandis que le second se retrouve dans les études scientifiques.
Dans le cas d’un mouvement, on parlera par exemple d’imagerie motrice, qui consistera à s’imaginer la préparation, l’exécution et le contrôle du mouvement, sans toutefois que cela ne débouche sur son exécution.
… mais alors, comment ça marche ?
Suffit-il d’imaginer quelque chose pour que cela arrive ?
Ce serait tellement beau et… simple. Vous commencez à nous connaître chez Brainmoving, pas question de vous faire croire au miracle à grands coups de poudre aux yeux. Si certains peuvent trouver séduisante la loi de l’attraction, la visualisation relève d’un processus plus complexe que « si je porte mon attention sur le positif, alors j’attire à moi le positif ». N’en déplaise aux coachs adeptes des théories New Age…
Visualiser la réussite et la maîtrise peut effectivement contribuer à nous faire devenir plus performant, en nous faisant gagner en expertise et en développant notre potentiel. Mais pour cela, le travail de visualisation engagé doit être rigoureux, progressif et diversifié, en respectant un certain nombre de règles de pratique[2].
Par ailleurs, le chemin sera tout aussi important que le but : la visualisation doit intégrer la dimension de l’effort nécessaire à l’accomplissement, les obstacles à surmonter et les éventuelles solutions à apporter. C’est justement parce que l’on ne maîtrise pas tout que la clé est… de ne rien laisser au hasard !
Pourquoi dire que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire ?
Affirmer que notre cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire est un abus de langage. Si je vous demande d’imaginer un mouvement, à la fraction de seconde où je vous le demande, vous savez consciemment que vous n’exécutez pas ce mouvement et qu’il est simplement simulé. Votre cerveau fait donc très bien la différence entre imaginer et exécuter réellement une action.
En revanche, le fait d’imaginer un mouvement active une grande partie des régions cérébrales impliquées dans la préparation, l’exécution et le contrôle du mouvement[3]. Cette activité cible les populations de neurones responsables de la motricité de la partie du corps correspondante, et la plasticité cérébrale induite par la visualisation est similaire à celle induite par l’entraînement physique. De même, sur le plan cérébral, on observe une forte similarité entre l’évocation mentale d’un objet ou d’un lieu et sa perception réelle. Les régions du cerveau activées pour traiter l’information sont les mêmes !
Le cerveau fait donc bien la différence entre réel et imaginaire. C’est simplement qu’il « travaille » de manière (partiellement) comparable dans les deux cas, et c’est à ce niveau que la visualisation devient un excellent outil. Elle nous permet d’automatiser ou corriger nos mouvements, de faciliter la mémorisation d’un lieu ou d’une personne, d’appliquer mentalement des transformations et de se préparer sur le plan émotionnel. On peut donc effectivement « attirer du positif » à soi… à condition d’y travailler 😉
Dans quels cas utiliser la visualisation ?
La visualisation présente de nombreux bénéfices sur les plans personnels et professionnels, qui bien souvent sont complémentaires[4]. Ils s’articulent autour de quatre domaines d’application :
- Le premier concerne l’individu : on utilise la visualisation pour se mettre dans les meilleures dispositions possibles et être performant. Ce travail porte sur la confiance, la motivation, la régulation émotionnelle, la gestion du stress… bref, tout ce qui permet de se préparer mentalement à une situation ou à un évènement !
- Le second cible la performance au sens large. On cherche à gagner en compétences : prendre la parole en public, négocier, convaincre, acquérir la maîtrise d’un mouvement ou d’un geste sportif, etc. ;
- Le troisième concerne la dimension tactique et stratégique : on se conditionne pour mieux se préparer. Il s’agit de comprendre, mémoriser et maîtriser les schémas tactiques et stratégiques qui permettent d’arriver au résultat souhaité ;
- Le quatrième touche à la réhabilitation et la rééducation, notamment sur le plan fonctionnel et en cas d’incapacité motrice. On travaille sur la douleur, les blocages, la tolérance à l’effort, la récupération des fonctions motrices ou encore le dépassement de soi.
Si puissante et enthousiasmante soit la visualisation, elle ne remplace pas l’action. Concevoir mentalement nos réussites est un point de départ, qui doit s’intégrer dans un parcours plus vaste où stratégie et effort s’articulent avec réalisme. Visualisation et imagerie mentale sont donc de formidables outils qu’il nous faut apprendre à utiliser avec pragmatisme, pour devenir acteur.ice de notre vie.
Silence, moteur, ça tourne… action : vous aussi, apprenez à mettre la visualisation et l’imagerie mentale au service de vos objectifs, en rejoignant notre formation en ligne !
Aymeric Guillot & l’équipe de Brainmoving
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