Véritable enjeu de santé publique, le stress s’avère parfois tellement handicapant qu’il peut nous détourner de nos objectifs. Et si l’on vous disait que vous avez déjà tous les outils en vous pour faire face à la plupart des situations stressantes ? Découvrez nos conseils-de-la-mort-qui-tue et repoussez votre rendez-vous avec la Grande Faucheuse, grâce à l’imagerie motrice.
Comprendre les multiples visages du stress
Démystifier le stress, qu’il soit bon ou mauvais
Omniprésente dans la sphère privée comme au travail, la notion de stress est souvent utilisée de manière ambigüe. Il n’est pas rare d’entendre parler de « bon » ou « mauvais » stress, sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit. Faute de comprendre cette réaction de notre organisme, on passe à côté de son fonctionnement réel et on finit par en pâtir.
Revenons donc aux bases : le stress est la réponse de l’organisme face à des stimuli physiques ou psychologiques plus ou moins intenses[1]. On parle de « mauvais » stress lorsque les exigences d’une situation dépassent notre capacité d’adaptation (ou qu’on les perçoit comme telles), ce qui entraîne des réactions psychophysiologiques susceptibles d’altérer nos performances et notre bien-être.
Le quotidien regorge de contextes potentiellement générateurs de stress, capables d’impacter divers domaines de notre vie. Suivant les situations et la façon dont il se présente, le stress ressenti n’est pas toujours le même.
Le stress, une réaction multi-casquettes
Le stress aigu est un stress qui intervient de façon ponctuelle, et qui peut générer un inconfort et un mal-être importants. Le stress d’anticipation, se manifeste quant à elle avant même que la situation redoutée n’advienne.
Dans le cadre professionnel, on identifie des stimuli ou « agents stressants » d’ordre émotionnel, social, physique ou mental. Il peut par exemple s’agir de difficultés relationnelles, d’une surcharge de travail ou encore d’un évènement challengeant.
Si une situation stressante se répète ou se maintient dans la durée et que l’organisme ne parvient pas à y faire face, on parle de stress chronique. Un individu soumis à ce type de stress peut par exemple être sujet aux troubles du sommeil, à des changements d’humeur et à des troubles du comportement alimentaire. Si rien n’est mis en place, le stress chronique augmente le risque de phases dépressives, diabète, maladies cardio-vasculaires, etc.
Le bluff du mental et comment le prendre à son propre jeu
Outre les stimuli et les causes extérieures, notre esprit lui-même peut contribuer à renforcer la charge mentale liée au stress. Nos croyances limitantes et nos différents biais de perception sont en effet des facteurs qui accentuent l’inconfort lié au stress. Nos comportements sont alors plus influencés par notre interprétation de la réalité que par le réel lui-même… Le cercle vicieux est enclenché !
La bonne nouvelle ? Si notre mental peut être à l’origine de croyances limitantes néfastes (« effet nocebo »), il peut également nous aider à diminuer les symptômes du stress et du mal-être qui l’accompagne (« effet placebo »).
Habitué.e.s à subir les affres de notre mental, nous en oublions en effet à quel point il peut être un merveilleux outil. Il s’agit finalement de prendre nos croyances néfastes pour ce qu’elles sont : une forme de bluff. Ne plus adhérer à nos pensées limitantes est un premier pas pour renforcer notre résilience, demeurer lucide et gagner en efficacité.
Reprenez les commandes grâce à l’imagerie motrice
Stress et imagerie motrice, une approche transversale
Une fois mises de côté les croyances limitantes, il n’en demeure pas moins que les facteurs extérieurs potentiellement sources de stress sont toujours là. Une technique de gestion du stress consiste justement à se servir de notre mental en optant pour des visualisations qui nous sont bénéfiques.
Face aux autres techniques cognitives, comportementales et physiologiques, l’imagerie motrice (ou visualisation) présente l’avantage d’être facilement accessible. Il suffit de se représenter mentalement en train d’exécuter une action ou une série de comportements.
Correctement appliquée, cette méthode permet de réguler l’activité émotionnelle, renforcer la confiance en soi et diminuer l’anxiété. Elle peut même permettre d’atteindre le fameux « état de flow », dans lequel nous sommes en pleine possession de nos capacités et au maximum de notre concentration !
Étude de cas
Une étude impliquant 30 participants s’est penchée sur les effets du stress sur l’imagerie motrice[4]. Elle a démontré que le stress généré par l’exposition au froid impacte négativement l’imagerie motrice implicite, mais pas l’imagerie motrice explicite.
Autrement dit, lorsque nous sommes stressé.es, nous avons plus de mal à visualiser spontanément la meilleure manière d’agir pour atteindre un résultat. Mais nous demeurons tout à fait capables d’arriver à ce résultat, si nous savons explicitement comment y parvenir. Pour ne pas perdre nos moyens, nous avons donc tout intérêt à pratiquer l’imagerie motrice explicite !
Prenons l’exemple d’une présentation importante au travail, une situation source de stress pour beaucoup de professionnels. Pour appliquer l’imagerie motrice explicite dans ce contexte, nous vous conseillons de :
- Trouver un endroit calme avant la présentation, où vous ne serez pas dérangé.e ;
- Fermer les yeux et respirer profondément, pour vous détendre et vous recentrer ;
- Visualiser la scène de la présentation, en vous imaginant entrer dans la salle de réunion (représentez-vous l’espace, les sièges, l’écran de projection et le public) ;
- Détailler votre action : visualisez-vous en train de marcher vers le podium avec confiance. Imaginez-vous en train de faire votre présentation, de parler clairement et de manière posée ;
- Intégrer des sensations et des émotions : ressentez la satisfaction de transmettre vos idées, la confiance en votre préparation, et l’engagement de votre auditoire ;
- Anticiper les réactions : imaginez les questions du public et visualisez-vous y répondre avec calme et compétence.
- Terminer sur une note positive : visualisez la fin de votre présentation, avec le public qui applaudit ou vous remercie, et ressentez un sentiment d’accomplissement.
Ce simple exercice d’imagerie motrice explicite, en vous permettant de simuler mentalement la situation stressante, peut aider à réduire l’anxiété réelle lorsque vous serez physiquement dans la situation, et renforcer votre confiance et votre performance.
Technique simple et accessible, l’imagerie motrice permet de diminuer l’anxiété d’anticipation, réduire le stress aigu et désamorcer le stress chronique, en nous aidant à développer notre résilience. Vous aussi, apportez de nouvelles perspectives à votre stress, et envisagez-le en 3D : détente, décompression et… délivrance (mais pas la même qu’Enzo).
Besoin d’un coup de pouce pour expérimenter l’imagerie motrice ? Brainmoving vous accompagne !
Sources :
Schlatter S., Caractérisation de la sensibilité au stress et détermination des moyens de remédiation par stimulations cognitives et cérébrales, Neurosciences, Université de Lyon, 2021. Disponible sur : https://theses.hal.science/tel-03662748/document
Contrada, R. J., & Baum, A. (Eds.), The handbook of stress science: Biology, psychology, and health, Springer Publishing Company, 2011.
Schlatter S., Guillot A., Faes C., Saruco E., Di Rienzo F., Collet C. & Debarnot U, Acute stress affects implicit but not explicit motor imagery. International Journal of Psychophysiology, 152, 62-71, 2020. Disponible sur : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0167876020300787?via%3Dihub
Brangier, É. & Valléry, G., « Contraintes et astreintes », É. Brangier & G. Valléry (Dir), Ergonomie : 150 notions clés (pp. 203-205). Paris, Dunod, 2021.
[1] Contrada, R. J., & Baum, A. (Eds.), The handbook of stress science: Biology, psychology, and health, Springer Publishing Company, 2011.
[2] Brangier, É. & Valléry, G. (2021). Contraintes et astreintes . Dans : , É. Brangier & G. Valléry (Dir), Ergonomie : 150 notions clés (pp. 203-205). Paris: Dunod.
[3] Schlatter S., Guillot A., Faes C., Saruco E., Di Rienzo F., Collet C. & Debarnot U, Acute stress affects implicit but not explicit motor imagery. International Journal of Psychophysiology, 152, 62-71, 2020.
[4] Ibid.
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